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À la découverte d'un village disparu

Dernière mise à jour : 16 sept. 2022


Tu pensais qu'il était difficile de trouver un endroit où l'ambiance de village fantôme dépasse celle de Val-Jalbert au Saguenay-Lac-St-Jean? Embarque, on prend la route aujourd'hui vers le secteur Eeyou Istchee Baie-James sur les traces de l'histoire minière de la Jamésie. Il ne faut pas s'attendre ici à un lieu touristique, en fait si tu veux dormir sur place, ça te prendra une tente et ce sera pas mal le seul « bâtiment » en ville.


Situé à un peu plus de 2h de Val-d'Or, entre Amos et Matagami, il te faudra emprunter la route 109 en direction du Nord, pas le Grand Nord, mais quand même celui où le réseau cellulaire n'est pas une chose qui fonctionne énormément. Après de longues minutes à compter les épinettes, tu pourras apercevoir la Halte des Collines Cartwright. Un endroit idéal pour admirer le paysage à couper le souffle et constater le pan d'histoire qui t'attend. Agrémentée d'anciennes pièces de machinerie de mine et bonifiée de panneaux d'interprétation, la halte renferme aussi le vestige d'un ancien panneau d'affichage des mines Selbaie qui auront eu un impact sur la durée de vie du village vers lequel on s'enfonce dans la forêt.


Après une petite pause à la halte, il est maintenant temps de quitter la route 109 pour fourcher sur la 812 (directement à côté de notre « pit stop'') pour un petit 13,7km de gravier, asphalte, gravier. Peu après avoir traversé le pont qui surplombe la rivière Harricana sur la route secondaire (environ 650 m), l'entrée de notre précieuuuuuuux se trouve à votre droite! Pas de panneau touristique, d'identification verte ou de feu de circulation, juste une entrée, bordée d'arbres, arbustes et branches et au passage parfois quelques bouts de rubans colorés pour identifier le chemin vers la descente de bateau du village.


BIENVENUE À JOUTEL !

Royaume de l'abandon et du calme déconcertant, il règne ici une ambiance... pour le moins ... particulière. Des fondations abandonnées par leur bâtiment aux rues où la nature reprend ses droits, les traces des centaines de résidents qui y sont passés, durant les fortes années, disparaissent peu à peu. Établie en raison de l'ouverture d'opérations minières à proximité en 1965, la communauté passa de 1000 habitants à environ 250 lors de la fermeture de la mine Poirier. Après quelques années plus difficile, le village aura connu son 2e souffle grâce aux opérations des mines Agnico et Selbaie. Près de 10 années florissantes au cours des années 80-90 où la population dépasse les 1200 habitants et un aréna est construit.


À peine trois ans après avoir célébré le 25e du village, en 1993, la mine Agnico ferme ses portes, menant à la décroissance de la population, graduellement, jusqu'à atteindre 350 personnes. Les métaux chutent ensuite en 1998 forçant la compagnie propriétaire des Mines Selbaie à cesser de transporter et héberger les travailleurs à Joutel dès août. Les maisons sont transportées vers d'autres localités, l'école, l'église et l'aréna démolis. Le 1er septembre 1998 Joutel devient officiellement un vestige du passé.


Aujourd'hui, 24 ans plus tard, bien que les souvenirs demeurent bien présents dans le cœur de ceux qui ont connu le village, la nature s'efforce de tenter de faire disparaître les vestiges de ce court pan d'histoire. Alors que les fleurs poussent à travers les lignes de la traverse de piétons, les buissons cachent de plus en plus les fondations de béton et les arbres feront un jour disparaître les rues de la carte (rues qui sont d'ailleurs toujours, étonnamment, sur Google map) .


Allez hop, le drone dans les airs !

Alors que je comprends que je suis bel et bien seul avec les oiseaux et les petits amis de la faune, j'ouvre les fenêtres de mon véhicule électrique et déambule doucement sur la rue Principale, le boulevard de Joutel ou ce qu'il en reste. Je trouve l'un point de décollage dégagé, localise la position de la seule structure en hauteur (tour de Télébec) et constate qu'il ne sera pas nécessaire de créer un gros périmètre pour l'opération, avoir été dans un film, les balles de foin rouleraient sur l'asphalte craqué des artères de la municipalité déchue.


Difficile de constater l'ampleur du vécu qui y réside avant d'avoir pris quelques pieds d'altitude. Une fois le drone bien installé dans les airs se dévoile sous mes yeux le décor post-apocalyptique, comme dans un film où la civilisation a été rasée de la terre. Un endroit où des vestiges de voies de circulation asphaltées découpent des bandes boisées qui ont remplacé les dizaines de maisons qui y trônaient autrefois.





Drone utilisé pour la captation : DJI Mavic 2 pro. Bien que plus disponible sur le marché neuf, son successeur, le Mavic 3 est fortement dans notre ligne de mire actuellement. Pour les budgets plus serrés, il est certain que nous obterions pour le Mavic air 3 pro





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